Episode 2 : “La fatigue invisible dont personne ne parle” - 30/08/2025

Bienvenue dans J’entends pas tout… mais j’existe ! le premier podcast sur la surdité invisible.

Un coin intime où je vous partage mes confidences et mes clés pratiques pour mieux vivre avec la malentendance, pour vous inspirer, vous aider à relever la tête et retrouver une vie pleine, libre et joyeuse.

Je suis Delphine Soyer, coach certifiée et entrepreneure malentendante.

J'accompagne les personnes malentendants, devenues sourdes ou implantées à se reconnecter à soi par le corps et la conscience.

Ici, je vous parle sans tabou de la surdité invisible, pour mettre des mots sur ce que l’on tait,

Je vous parle de ces moments où l’on se sent seul au milieu des autres,

et de comment transformer cette différence en force.

Parce que ne pas tout entendre… n’empêche pas de vivre grand. »

Installez-vous… et bonne écoute. 


Aujourd’hui, pour ce 2e épisode, nous allons parler d’un sujet dont on parle trop peu : la fatigue invisible.

La fatigue invisible dont personne ne parle…

Disponible sur Spotify, Deezer et Apple Podcasts


Vous êtes déjà rentrés d’une soirée ou d'un dîner avec les oreilles qui bourdonnent, la tête et les yeux lourds, et l’impression d’avoir couru un marathon… alors que vous n’avez fait que parler et écouter ?

C’est ça, la fatigue invisible dont je veux vous parler aujourd’hui. Une fatigue dont on ne parle jamais : la fatigue d’écoute.

En tant que malentendante, je la connais par cœur.

Elle s'est installée insidieusement année après année : concentration extrême, lecture sur les lèvres, tenter de deviner les mots manqués… et à la fin, je ressortais vidée. Comme si chaque conversation m’avait pompé toute mon énergie vitale.

Moi, je l’ai longtemps vécu mais sans en avoir conscience.

Je me rendais compte de mon épuisement mais je ne faisais pas le lien avec la concentration nécessaire pour exister au sein d'un groupe, dans la communication : j'avais même honte de ne plus avoir de courage pour faire autre chose, de dormir beaucoup le wk...

Et puis, un jour, j’ai mis un mot dessus :

c’est la fatigue d’écoute. la fatigue nerveuse, bien connue…

Ce n’est pas juste une impression.


Les chercheurs parlent de fatigue auditive ou fatigue d’écoute.

Une étude publiée dans le JAMA Otolaryngology a montré que les personnes malentendantes rapportent beaucoup plus de fatigue que les entendants.

D’autres travaux, même chez les enfants, prouvent que le cerveau doit travailler beaucoup plus pour compenser le manque d’audition.

Résultat : baisse d’attention, ralentissement, maux de tête, irritabilité… et parfois, un vrai épuisement nerveux.

Cette fatigue ne se voit pas,

mais est là dès qu’on doit écouter longtemps.

On fait des efforts pour comprendre,

on lit sur les lèvres, on se concentre,

on anticipe les phrases…

Et à la fin, on est épuisé.

Ce moment qui aurait dû nous ressourcer, nous dynamiser et nous nourrir, finalement nous épuise.

C'est une fatigue particulière, juste pour suivre une conversation.

C’est une fatigue qui ne vient pas du corps, non…

mais de l’effort mental permanent pour rester connecté aux autres. si on veut être au monde, et donc si on veut exister.

Et souvent, autour de nous, personne ne la voit, personne ne la comprend.

ou bien on nous dit : “Mais tu n'as pas tes appareils !?”…”T’as plus de piles ?”

Qu’on se le dise, car ici, on parle vrai, vous le savez. En réalité, on doit fournir une énergie énorme, les appareils sont juste une béquille. En réalité, vivre avec des appareils auditifs, c’est comme marcher avec une jambe cassée soutenue par une béquille : oui, on avance, mais au prix d’une énergie énorme… car rien ne remplace la fonction vitale et complète de l’ouïe. Elle est irréversible, rappelez-vous.

Toute cette énergie dépensée, juste pour suivre une conversation si on veut être au monde…exister.

Alors, comment vivre avec ça ? C'est la question que je me suis posée et j'en ai tiré 3 petites clés que je vous partage aujourd’hui :

1. S’autoriser à se reposer

Vous n’avez pas à tenir coûte que coûte. Au détriment de votre santé mentale et physique.

Faire une pause, isolez vous un moment,

c’est normal et c’est nécessaire. J'en parle d’ailleurs dans une de mes lettres les confidences du corps sorties cet été : lâchez-prise, choisissez vos batailles.

2. Prévenir son entourage

J’en ai parlé dans le premier épisode.

Osez.

Osez dire : “Je suis fatigué, c’est la concentration qui m’épuise.” C’est un exemple bien sûr…Vous pouvez composer avec votre cœur et dire votre phrase à vous.

Ça aide les autres à comprendre, à les responsabiliser dans la relation et aussi ça permet de recevoir des intentions, des gestes de compassion et d'empathie, qui vous permettent d’éviter de culpabiliser.

3. Prendre soin de son corps

Je ne le redirai jamais assez…Respirez, relaxez-vous, marchez, tout ce qui apaise le système nerveux, réduit aussi cette fatigue invisible.


Et maintenant, je vais vous proposer un petit rituel. Comme dans l’épisode 1, je ne vous le promets pas à chaque fois, mais j’aime beaucoup le pratiquer au quotidien et cela m’est très bénéfique, alors voilà, c’est cadeau !

Mettez- vous dans un espace confortable pour vous où vous ne serez pas dérangé, un espace que vous appréciez, que vous adorez même, qui vous fait du bien,

ça peut être dehors dans la nature, le soir sur votre balcon ou dans votre chambre avec une bougie…

Fermez les yeux, si vous pouvez.

…Prenez une grande inspiration par le nez…

…soufflez doucement par la bouche…

Encore une fois…prenez ce temps avec vous-mêmes, ici et maintenant.

Et dites-vous à l’intérieur :

“J’ai le droit de me reposer.

Je n’ai rien à prouver.”

Répétez ce cycle, encore une fois, deux fois, comme vous le sentez :

“J’ai le droit de me reposer. Je n’ai rien à prouver.”

Je vous invite à le faire à tous moments quand vous sentez que c'est trop lourd, que vous êtes complètement épuisés, avec le cerveau dans un étau, car ça peut redynamiser votre énergie. C’est physiologique, la respiration consciente est une vraie clé de santé.


Alors, pour finir, si vous êtes malentendant, sachez que cette fatigue est normale, qu’elle n’est pas une faiblesse, et qu’elle est aujourd’hui reconnue scientifiquement.

Et pour mes autres chers abonnés, si vous êtes un proche, un collègue, un ami… comprenez que derrière un sourire ou un hochement de tête, il y a parfois un effort invisible, une véritable bataille intérieure.

Parlons-en. Ensemble.

Brisons le silence autour de cette fatigue, autour de la surdité invisible qu’est la malentendance.

Parce qu’en osant mettre des mots dessus, on se sent moins seul… et ça change tout.

Écrivez-moi à 👉 contact@differenceetsurdite.com si vous avez envie de partager vos expériences, vos remarques. »

Et si vous voulez aller plus loin, sachez qu’à partir du mercredi 3 septembre, je lance des rdvs hebdo en visio appelés “Ateliers OSE”. Un rendez-vous pour nous retrouver, partager ensemble et surtout se sentir moins seuls. Toutes les infos et les modalités sont disponibles sur mon blog : https://www.differenceetsurdite.com/blog/lancement-ateliers-du-cercle-ose.


Voilà, c’est tout pour aujourd’hui.

Merci de m’avoir écouté.

Si vous vous reconnaissez dans ce que je viens de partager,

abonnez-vous au podcast pour ne rien manquer, et pour m’encourager aussi.

Et rappelez-vous mon podcast est publié à l'écrit sur mon blog pour plus d'accessibilité car même si j'articule et je parle lentement, ce n'est peut être pas assez confortable pour vous.

Merci. Merci d’avoir été là aujourd’hui…

Prenez grand soin de vous, je vous retrouve dans 2 semaines pour un prochain épisode.

En attendant, installez-vous, et…respirez…

Ici, chers cœurs invisibles, vous êtes à votre place…

© Différence & Surdité Coaching™

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Episode 1 : “J’en ai marre de faire semblant d’entendre” - 24/08/2025