Episode 1 : “J’en ai marre de faire semblant d’entendre” - 24/08/2025

Dans ce tout premier épisode, je vous raconte pourquoi j’ai, moi aussi, longtemps fait semblant… et comment j’ai décidé d’arrêter.”

J'entends pas tout...mais j'existe ! Le premier podcast dédié aux personnes malentendantes et à leur entourage.

“J’en ai marre de faire semblant d’entendre”

Disponible sur Spotify, Deezer et Apple Podcasts


Bienvenue dans J’entends pas tout… mais j’existe ! le premier podcast sur la surdité invisible.

Un coin intime où je vous partage mes confidences et mes clés pratiques pour mieux vivre avec la malentendance, pour vous inspirer, vous aider à relever la tête et retrouver une vie pleine, libre et joyeuse.

Je suis Delphine Soyer, coach certifiée et entrepreneure malentendante. J'accompagne les personnes malentendantes, devenues sourdes et implantées à se reconnecter à soi par le corps et la conscience.

Ici, je vous parle sans tabou de la surdité invisible, pour mettre des mots sur ce que l’on tait,

Je vous parle de ces moments où l’on se sent seul au milieu des autres,

et de comment transformer cette différence en force.

Parce que ne pas tout entendre… n’empêche pas de vivre grand.

Installez-vous… et bonne écoute.


“Marre de faire semblant d’entendre ? De sourire, hocher la tête, rigoler sans comprendre, juste pour ne pas gêner ?

Aujourd’hui, pour ce tout premier épisode,

je veux vous parler d'une petite voix que beaucoup d’entre nous, les malentendants, se répètent en silence :

J’en ai marre de faire semblant d’entendre.”

“On se dit ‘tant pis, je rigole comme les autres’ mais à l’intérieur, on se sent à côté, frustré.e, invisible.

👉 Est-ce que ça vous est déjà arrivé ?

Un dîner avec des amis. Une réunion au travail. Une discussion en famille.

Tout le monde rit d’une bonne blague…et vous aussi, vous riez.

Mais au fond, vous n’avez rien compris.

Vous souriez, vous hochez la tête… et pourtant, vous êtes ailleurs.

Ce n’est pas l’envie qui manque de participer, d’interagir, de faire partie du groupe.

Mais dans votre tête, une petite voix vous dit :👉 “J’en ai marre de faire semblant d’entendre…”


Et le pire dans tout ça ?

C’est que vous continuez. Jour après jour, vous acceptez ces situations.

Vous masquez. Vous cachez. Vous vous adaptez. Encore et encore.

Moi, ça m’est arrivé des dizaines… non, des centaines de fois !

En 47 ans d’appareillage auditif, c’était devenu un réflexe.

Et chaque fois, je ressentais la même chose : un mélange comment dire : de honte, de solitude, et d’épuisement

Pourtant tout partait d'une bonne intention, un élan vers les autres, on se dit : chouette ! Je suis invitée, je vais passer un bon moment !

Finalement, arrivée sur place, je devais déployer beaucoup d'efforts pour arriver à comprendre : un ping pong cervical, un aller/retour oculaire incessant doublé d’un sentiment de malaise collé au ventre...

Pour tenter quoi au juste ? capter, comprendre, deviner, ce qui se dit, pour participer, appartenir au groupe, faire partie.

Alors je demandais une voire deux fois en début de discussion : “excuse-moi, je n'ai pas compris, tu peux répéter stp ? ou bien je disais carrément : “je suis malentendante, j’ai besoin que tu articules un peu…”

Mais les échanges repartaient de plus belle, et je m'accrochais pourtant : “Pardon ?” “Qu'est-ce que tu viens de dire ?”…Au final, je laissais tomber pour le reste de la conversation.

Et souvent, la réponse à une de ces questions tombait comme un couperet : “Laisse tomber, c’était pas important...”

Pardonnez-moi chers interlocuteurs mais…c’était pas important ?

Ce n'est pas important que j'accède au discours ? Que je comprenne les échanges ? Allons donc !

Évidemment que c'est important ! Même si c'est une blague stupide, un aveu, une anecdote croustillante, une histoire, c’est à nous de juger ce qu’on veut retenir, garder ou jeter dans une conversation. On a besoin d’avoir les mêmes informations au même titre que les autres ! On existe !

Pourquoi ?

Déjà, parce qu’on est là, présent, on ne fait pas plante verte, on n'a pas un rôle de figurant pour faire joli.

Et ensuite, on fait partie de la soirée, du groupe, de la famille, et on aimerait tant avoir une place ! Parce qu’interagir, c’est prendre sa place.

Vivre l’isolement tout en étant physiquement entouré, je trouve que c’est la pire frustration que nous sommes amenés à vivre nous, les malentendants.

Alors, je me suis demandé :

• Pourquoi on fait ça ? Pourquoi on fait semblant ?

• Pourquoi on s’inflige cette épreuve, pourquoi on s’épuise à faire croire qu’on suit ?

• Pourquoi on cache sa surdité ?

Et puis…

• Pourquoi on se concentre jusqu’à l’épuisement dans le brouhaha incessant ?

De vous à moi, puisque nous sommes entre nous, je crois avoir quelques réponses au bout de tant d’années…

Mais bien sûr, je serai ravie de recevoir les vôtres, ensemble, nourrissons la réflexion.

Écrivez-moi si vous en avez envie et partagez votre expérience à

👉 contact@differenceetsurdite.com

Parce qu’ici, on ose mettre des mots sur ce qu’on vit.

Et croyez-moi, ça change tout. Et je suis là pour vous écouter.


Pour ma part, je pense qu’on fait semblant pour deux raisons très simples :

• parce qu’on a peur du rejet,

• et parce qu’on est prisonnier du regard des autres.

Nous avons perdu, partiellement ou totalement, un sens primordial à la communication humaine : l’ouïe.

Sans elle, nous n’existons pas vraiment dans les conversations. Si nous ne participons pas, nous devenons invisibles.

Avec une ouïe fragile, on s’accroche au monde qui nous entoure. On entend des voix qui parlent, qui débattent, qui discutent… mais on perd des mots, des morceaux de phrases.

Pour que ce soit clair, j’utilise souvent cette image : une discussion, c’est comme un texte à trous.

À nous de le compléter. Soit en demandant de répéter, soit en devinant, soit en supposant. C’est ce qu’on appelle la fameuse suppléance mentale.

Le problème, c’est que dans les interactions orales, tout va trop vite.

Les personnes bien-entendantes croient qu’il suffit de répéter vite fait. Mais non : il faudrait ralentir, articuler, s’adapter pendant toute la conversation, pas pendant 5 minutes. Ne leur en voulons pas, elles ne sont pas suffisamment informées.

Pendant ce temps, nous, malentendants, devons fournir des efforts énormes pour suivre : toujours concentrés, alertes, présents, à l’affût du moindre mot.

Alors, si on ose dire “pardon, je n’ai pas compris”, on a peur de déranger. On devient tout à coup visibles et on se convainc qu’on ne fait qu’interrompre la conversation et bien sûr, mettre en avant sa surdité ce qui nous mets mal à l’aise.

Donc, on fait semblant parce qu’on ne veut pas passer pour le boulet de service.

On ne veut pas être pris pour un débile : la compréhension du message, vous le savez, est lié à une forme d’intelligence.

On ne veut pas non plus se sentir exclu du groupe — qu’il s’agisse de nos proches, de nos amis ou de nos collègues.

Ce qu’on veut, au fond, c’est simple :

Être comme tout le monde.

Appartenir à un groupe.

Communiquer avec facilité.

Et dans nos fantasmes les plus fous : oublier, juste un instant, que notre ouïe défaille.

On voudrait mettre la surdité de côté, lui fermer son clapet, profiter de la vie ! Ce serait tellement simple, non ?!


Mais voilà : la surdité est irréversible.

24 heures sur 24. 7 jours sur 7. 365 jours par an. Année après année. Elle est là. Faisons ami-ami avec elle. Elle est notre force.

Alors oui, demander sans cesse “Excuse-moi, tu peux répéter ?” peut sembler trop lourd.

Alors, souvent… on fait semblant.

Et c’est normal : c’est un réflexe humain.

Mais il faut être honnête : à force de mettre ce masque,

on finit par s’oublier soi-même.

On se coupe des autres, et on s’épuise…


Alors, comment faire autrement ?

J’ai envie de vous partager 3 pistes que j’utilise :

  1. D’abord, oser dire sans culpabiliser à votre manière :

Oser dire quand vous n’avez pas compris.

Choisissez des formulations légères, positives ou teintées d’humour selon la situation et votre envie par exemple : “Je capte mieux quand on me parle face à face” ou “Mon oreille droite est en RTT (ou fait grève), tu peux m’aider ?”. ou bien “On fait équipe : toi tu articules, et moi je suis tout ouïe !”.

Choisissez la vôtre, et testez-la, si ça résonne en vous, adoptez-la !

Vous n’avez rien à prouver, ni à vous excuser d’exister et encore moins de ne pas entendre comme tout le monde. La surdité est un frein à la relation humaine dès lors qu’on la laisse nous couper des autres.

    2. La 2e piste c’est de proposer une alternative à votre interlocuteur pour le responsabiliser :

“Peux-tu parler plus en face à moi stp ?” ou bien “J’aurais besoin que tu te déplaces car à contre jour, je ne peux pas lire sur tes lèvres”.

C’est clair, c’est simple, et ça responsabilise aussi la personne en face. Et souvent, croyez-moi, l’accueil est bienveillant et empathique. Il suffit d’oser le faire.

3. La 3e piste que je vous propose c’est de choisir ses batailles. Lâchez prise.

Parfois, ce n’est pas grave de rater une phrase ou deux. Un mot ou deux. Et vous avez le droit de décrocher, de quitter une discussion qui, de toute façon, va vous prendre votre énergie et ne sera pas nourrissante, ni utile pour vous et votre vie. Choisissez vos échanges.


Je reconnais qu’il faille un peu de courage, d’affirmation de soi, ce n’est pas facile selon les contextes, mais moi, j’ai réussi avec le temps, pourquoi pas vous ?

Mais pour ce qui compte vraiment pour vous, je vous conseillerais d’oser dire que vous n’avez pas entendu, ou pas compris sans vous mettre la pression, vous serez surpris que les autres sont capables d’empathie et de compréhension. C'est primordial car c’est vous respecter vous-même, avant tout.


Avant de terminer, je vous propose un petit rituel très simple que j’ai envie de vous partager maintenant.

Je vous invite à vous installer dans un endroit calme, sans crainte d’être dérangé.e.

Prenez le temps d’être confortablement installé.e

Fermez les yeux tranquillement, si vous le pouvez.

Inspirez profondément… et soufflez lentement.

Inspirez profondément… et soufflez lentement.

Placer une main sur votre cœur.

Et dites-vous à l’intérieur : “J’ai le droit d’exister, même si je n’entends pas tout.”

Répétez-le encore une fois. Deux fois…

Et ressentez comme ça fait du bien…


Voilà, c’était le premier épisode de : J'entends pas tout...mais j'existe ! le premier podcast sur la surdité invisible.

Si mon message vous a touché, je vous invite à vous abonner au podcast pour ne rien manquer et à le partager autour de vous, il y a peut-être quelqu’un qui en a besoin. 

Et si vous voulez aller plus loin, rejoignez ma lettre privée “Les confidences du corps”. Deux fois par mois, je vous partage en toute intimité mes confidences, des clés pratiques et des ressources pour mieux vivre avec la surdité invisible. Le lien se trouve dans la description.

Merci d’avoir été là avec moi aujourd’hui.

Prenez grand soin de vous, je vous retrouve dans 2 semaines pour le 2e épisode qui parlera de “La fatigue invisible dont personne ne parle".

En attendant, respirez…et osez !

Ici, chers cœurs invisibles, vous êtes à votre place.

© Différence & Surdité Coaching™

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